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Définition du terme « talibé »

Le terme « talibé » est un mot français dérivé du mot arabe «tâlib» qui signifie une « personne qui cherche la connaissance ». Il est utilisé pour décrire les garçons généralement âgés de 4 et 18 ans, qui vivent sous la tutelle de marabouts (maîtres d’école coranique) qui jouent en même temps le rôle d’instituteurs islamiques.

Petit-déjeuner des enfants talibés à la Cité des Enfants

Le phénomène talibé, fondée sur la religion musulmane, a toujours été un facteur socio-culturel d’une importance capitale dans l’histoire du Sénégal Les parents musulmans attribuent une grande importance à l’éducation religieuse, un aspect important de la tradition islamique est la création d’écoles coraniques appelés daaras où les enfants, généralement des garçons, peuvent progresser dans leur éducation religieuse et traditionnelle.

Avant l’arrivée des colonisateurs français qui ont commencé à mettre en place des écoles laïques, l’école coranique était le seul système d’éducation formelle au Sénégal. L’école d’accueil (daara au Sénégal), est située dans une ville ou un village loin du lieu de résidence de l’enfant, parfois à l’étranger. Au cours de son séjour de plusieurs années dans une école coranique, en plus du Coran et de la Souna, l’enfant apprend certaines vertus de la vie en communauté notamment, la courtoisie, la solidarité, l’endurance, le goût du travail, la persévérance, etc.

Jadis, phénomène marginal tel qu’il existe maintenant, il est en train de prendre en milieu urbain des proportions démesurées. Cela s’explique en grande partie par l’existence d’une relative forte offre d’aumône mais aussi, par l’exode rural du fait des conditions de vie rudes dans les campagnes. Aujourd’hui, de nombreux enfants talibés mendient un peu partout au centre comme aux périphéries des villes, dans tous les lieux (trottoirs, carrefours, feux rouges, pompes à essence, devantures de restaurants ou de boutiques) où le passant et l’automobiliste sont à leur portée.
Ils sont obligés de mendier dans la rue plusieurs heures par jour, pour subvenir aussi bien à leurs besoins, qu’à ceux de leurs marabouts, car la plupart du temps, leurs familles n’ont pas les moyens de contribuer financièrement aux dépenses de leurs écoles. Les gens qu’ils rencontrent souvent dans la rue les ignorent ou les gratifient d’une piécette. Sales et vêtus de guenilles, ces talibés mendiants font partie du décor de la ville. Ils ne sont pas ressentis comme un « danger », mais souvent comme une « gêne », par les adultes pressés, qui feignent de ne même pas les apercevoir. Isolés face à la violence urbaine, aux conditions d’hygiène, à la sous-alimentation et au manque d’affection, les talibés sont, pourtant, des enfants pourvus de droits, mais leurs conditions de vie sont très dures.

Antoinette Zoumanigui, stagiaire à ALEFS, étudiante en Histoire et sociologie de la santé (HSOC) et relations Internationales

B.A. ( Bachelor of Arts) « Sur le phénoméne Talibés : Un regard sur la nature complexe de la mendicité forcée des enfants au Sénégal »

Lien: https://www.researchgate.net/…/Antoinette_Zoumanig…